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SECRET INVASION

 

  
Titre français : Secret Invasion
Titre original : Secret Invasion
Réalisateur : Ali Selim
Scénariste : Kyle Bradstreet, Brian Tucker, Roxanne Paredes
Musique Kris Bowers
Année : 2023
Pays : Usa
Genre : Thriller, Espionnage, Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec Emilia Clarke, Samuel L. Jackson, Kingsley Ben-Adir, Don Cheadle, 
Ben Mendelsohn, Olivia Colman, Charlayne Woodard...


L'HISTOIRE : Nick Fury apprend l'existence d'une invasion clandestine de la Terre par une faction de Skrulls, des extraterrestres métamorphes. Il interrompt alors sa mission spatiale pour rejoindre ses alliés, dont Maria Hill et le Skrull Talos, qui a fait sa vie sur Terre. Ensemble, ils s'engagent dans une course contre la montre pour contrecarrer l'invasion Skrull imminente et sauver l'humanité. Une invasion dirigée par Gravik, un Skrull rebelle qui, aidé de G'iah, la fille de Talos, entend bien annihiler la race humaine et faire de la Terre la nouvelle Skrullos...

MON AVIS : Ah le retour d'Emilia Clarke à l'écran ! Après la période de pandémie au Covid-19, l'actrice a reçu de nouveaux projets, dont ce Secret Invasion, nouvelle série de l'écurie Marvel. Six épisodes seulement (un chiffre courant au sein des séries Marvel) pour cette première saison relatant le projet de conquête de la Terre par une faction Skrull déjà établie sur notre planète. Une faction dirigée drastiquement par Gravik, un Skrull qui connaît bien Nick Fury puisque ce dernier lui avait fait la promesse, quand il était enfant, de trouver une planète inhabitée pour que le peuple Skrull puisse s'y établir. Une promesse qui n'a jamais pu être tenue par Fury et qui est donc le responsable direct que cette invasion secrète qui met la sécurité de la planète en jeu. Ce que j'ai beaucoup aimé dans cette série, c'est sa dimension "humaine" : oui, on est pas dans Infinity War ou Endgame, ici on parle plus d'une possible troisième Guerre mondiale par exemple, puisque les Skrulls, de par leur pouvoir de métamorphose, ont pu s'infiltrer dans les plus hautes sphères du pouvoir américain et provoquent des attentas qui sont attribués à des puissances rivales comme la Russie, ce qui risque bel et bien de déclencher un nouveau conflit mondial ! La séquence de l'attentat à Moscou est à ce titre percutante et bénéficie d'un réalisme qui fait froid dans le dos. Cet aspect réaliste est d'ailleurs ce qui fait tout le charme de Secret Invasion et tout son potentiel attractif. Nous ne sommes pas ici dans le spectaculaire et le gigantisme des films de la franchise du MCU mais bien plus en présence d'un thriller d'espionnage mêlant politique et science-fiction de haut niveau, stressant, tendu comme un string, dans lequel, à chaque épisode, la menace d'un conflit mondial se fait ressentir. On a évidemment quelques scènes d'actions bien troussés mais toujours filmées à hauteur d'homme la plupart du temps, comme cette attaque d'un convoi présidentielle qui n'a rien à envier à la fusillade légendaire du Heat de Michael Mann. On sent qu'il y a eu du budget et celui-ci est à l'écran. Les notes et critiques négatives vis à vis de Secret Invasion me laisse dans une certaine incompréhension tant ces six épisodes ont des qualités certaines. L'histoire est passionnante, les dialogues sont travaillés, les rebondissements maintiennent un intérêt constant, les thématiques développés au cours de la série s'inscrivent bien dans l'air du temps (difficulté de vivre avec des gens n'ayant pas la même culture, racisme et j'en passe...) et le casting est au petit oignon. Samuel L. Jackson retrouve son personnage iconique de Nick Fury, affaibli depuis l'Eclipse et qui a du mal à retrouver de sa superbe, surtout que de nombreuses personnalités importantes viennent lui mettre des bâtons dans les roues. Emilia Clarke, qui semble avoir repris quelques kilos, est toujours aussi charmante et s'en sort parfaitement bien dans le rôle de G'iah, une Skrull qui fait partie de la faction de Gravik mais qui se retrouve prise en étau puisque son père, Talos, est l'ami de Nick Fury et qu'il va lui demander de les aider à contrecarrer les plans destructeurs de son leader. Ce dernier est brillamment interprété par Kingsley Ben-Adir, qui donne une réelle profondeur et noirceur à son personnage de chef terroriste extra-terrestre. Les effets de maquillages des Skrulls sont des plus corrects et les effets spéciaux et visuels tiennent bien la route. Chaque épisode conclut par un cliffhanger qui donne irrémédiablement envie de voir le suivant. Si le scénario s'éloigne apparemment du comic ayant servi de base, ce qui pourra provoquer le courroux des fans qui ne veulent pas qu'on touche au matériau d'origine, j'ai personnellement trouvé l'intrigue fort bien écrite et digne d'intérêt. Vraiment dans le haut du panier des séries Marvel pour moi. Ceux qui veulent juste un spectacle dans lequel tout explose sans un minimum de réflexion pourront passer leur chemin. Si vous avez aimé la série Andor et son originalité vis à vis de l'univers Star Wars, sachez que Secret Invasion fait de même dans l'univers Marvel. Et c'est bien là son plus gros point fort. J'aurai bien signé pour quelques épisodes de plus...

  

THE POD GENERATION

 

Titre français : The Pod Generation
Titre original : The Pod Generation
Réalisateur : Sophie Barthes
Scénariste : Sophie Barthes
Musique Evgueni Galperine, Sacha Galperine
Année : 2023
Pays : Usa, France, Angleterre
Genre : Anticipation, comédie
Interdiction : /
Avec Emilia Clarke, Chiwetel Ejiofor, Rosalie Craig, Vinette Robinson...


L'HISTOIRE : Dans un futur proche où l’intelligence artificielle prend le pas sur la nature, Rachel et Alvy, couple new-yorkais, décident d’avoir un enfant. Un géant de la technologie, vantant les mérites d’une maternité plus simple et plus paritaire, propose aux futurs parents de porter l’enfant dans un POD. Alvy a des doutes, mais Rachel, business-woman en pleine ascension, l’incite à accepter cette expérience…


MON AVISAh le retour de la charmante Emilia Clarke au cinéma ! Absente des écrans depuis 2019 et le joli conte de Noël Last Christmas, impactée par la crise du COVID-19 évidemment, l'actrice a été l'une des héroïnes de la série Secret Invasion en 2023 et on la retrouve donc cette même année dans une comédie d'anticipation réalisée par Sophie Barthes et intitulée The Pod Generation

Anticipation donc car l'histoire se déroule dans un futur proche, où la technologie et l'intelligence artificielle a pris le pas sur tout le reste. La vie des humains est entièrement conditionnée par l'informatique, les maisons sont connectées à l'extrême et vous ne pouvez pas faire un pas sans que la voix d'une IA ne viennent vous questionner sur vos envies du jour ! Idem si vous allez voir un psy, ce sera une IA qui prendra en charge vos séances, sous la forme très curieuse d'un gros œil coloré ! 

Voici donc la vie que mène Rachel, business-woman, et son mari Alvy, professeur-botaniste. Le choix des métiers de deux personnages principaux n'est bien sûr pas anodin : Rachel vit continuellement avec la technologie (c'est son métier d'innover) alors que son mari est resté fidèle à des valeurs plus terre-à-terre, comme le respect de la nature, valeurs qu'il tente de communiquer à des fidèles par forcément réceptifs à ces vieux principes datés. Dans The Pod Generation, la technologie a été poussé très loin puisque désormais, il est proposé aux femmes de mener leur grossesse à l'aide d'un Pod, une capsule recréant l'environnement d'un utérus et dans laquelle l'embryon pourra se développer. Fini les migraines, les nausées, la prise de poids, tout se passe dans le Pod interactif, et vous pouvez l'emmener partout avec vous, et même le mettre dans un système d'attache qui vous donnera l'apparence d'une femme enceinte. Autre intérêt, le partage des tâches puisque le mari peut lui aussi s'occuper du Pod ! Un concept qui intéresse fortement Rachel mais qui ne trouve guère de résonance auprès d'Alvy, qui souhaite évidemment que sa femme ait une grossesse normale.

Le film débute donc comme une comédie romantique avec une grosse pincée d'anticipation, les représentations des innovations technologiques bénéficiant d'effets spéciaux et visuels de qualité. Une fois le couple en possession d'un Pod, l'aspect comédie se renforce un peu plus puisque Alvy, réticent au départ, se prend de passion pour son futur bébé et donc pour cette drôle de capsule blanche dont il ne voulait pas entendre parler au départ. Le duo formé par Emilia Clarke et Chiwetel Ejiofor fonctionne parfaitement bien et les situations proposées font souvent sourires de part leur aspect étrange et inattendu. 

On a parfois l'impression de regarder un épisode de la série Black Mirror, car plus la grossesse avance dans le Pod et plus des restrictions se mettent en marche vis à vis de ce dernier, provenant de la société fondatrice de cette technologie, dont le but principal bien sûr est de faire de l'argent malgré un discours empathique au départ pour inciter les couples à franchir le pas et à utiliser leur invention. 

On notera que le fait que le futur papa devienne gaga et se met à s'occuper plus du Pod que de sa femme se veut une petite critique cinglante de la réalité mais après, est-ce notre faute si nous n'avons pas d'utérus ? Ces petits pics vis à vis de la société sont amusants à défaut de soulever un vrai débat de fond mais ils donnent tout de même à réfléchir. Trop de technologie, trop de dérive informatique représente-t-il un danger pour la société, pour la vie naturelle elle-même ? Le film de Sophie Barthes se veut également une réflexion sur ce sujet ô combien actuel et l'évolution des personnages ainsi que la fin du film mettent en exergue cette réflexion. 

Certains auraient sûrement aimé que le film prenne une direction différente, encore plus anxiogène en montrant les dangers d'une grossesse par Pod interposé, avec un embryon devenant un Alien ou un monstre par exemple, le design du Pod faisant clairement allusion à aux Ovomorphs  du film de Ridley Scott et ses suites. Mais il n'en sera rien, on reste dans la comédie romantique futuriste qui ne s'éloigne jamais de cette ligne directrice. 

The Pod Generation est un joli film sur un avenir pas très réjouissant qui met de côté le principal, à savoir la nature, les relations humaines, au profit d'une technologie de plus en plus envahissante. Ça se laisse gentiment regarder, Emilia Clarke est rayonnante comme à son habitude et elle semble avoir repris quelques kilos, ce qui lui va beaucoup mieux. L'actrice a d'ailleurs reçu le 3 septembre 2023 le Prix Nouvel Hollywood au festival de Deauville !





DOM HEMINGWAY

DOM HEMINGWAY
(Dom Hemingway)

Réalisateur : Richard Shepard
Année : 2013
Scénario : Richard Shepard
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Comédie, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : Jude Law, Richard E. Grant, Emilia Clarke, Demián Bichir...


L'HISTOIRE : Après avoir passé 12 ans en prison pour avoir gardé le silence et refusé de dénoncer un parrain de la mafia, Dom Hemingway, célèbre pour savoir ouvrir le moindre coffre-fort, est de retour à Londres et a bien l'intention de récupérer ce qu'on lui doit. Il aimerait également renouer avec Evelyn, sa fille dont il ne s'est jamais vraiment occupé...

MON AVIS : Whouah, quelle scène d'introduction ! On peut dire que Dom Hemingway démarre très fort et annonce d'entrée de jeu la couleur : celle de la comédie trash qui n'a pas froid aux yeux et qui n'a pas peur d'en faire trop ! Jugez plutôt : Dom Hemingway, interprété par un Jude Law sous acide, est dans sa cellule, torse nu et se met à faire un monologue vantant la beauté de... sa bite ! Vu les mouvements de son corps, on comprend rapidement qu'il est en train de se faire sucer cette dernière. A la fin de ce monologue à se pisser dessus, on découvre que le suceur n'est pas une femme mais un co-détenu. Ah oui, quand même ! Tout le reste du film sera du même acabit, mélange de comédie enragée, de violence et de drame, le tout saupoudré d'une jolie pincée d'émotion, caractérisée à l'écran par la mignonne Emilia Clarke, qui interprète le personnage d'Evelyn, la fille du déjanté Dom Hemingway. Franchement, je ne sais pas ce que vaudrait le film de Richard Shepard sans Jude Law. L'acteur est ici transcendé, ne refuse aucune situation, qu'elle soit scabreuse ou non. Il faut se balader dans un parc entièrement à poil ? Pas de souci, Jude Law s'exécute. Il faut essayer de se montrer sensible, voire touchant lors des séquences avec Emilia Clarke ? Pas de souci, Jude Law s'exécute. Il faut jouer des points et devenir un vrai fou-furieux ? Pas de souci, Jude Law s'exécute. Il porte littéralement le film sur ses épaules et une fois le film visionné, on aurait bien du mal à imaginer un autre acteur dans la peau de ce braqueur de banque qui peut devenir totalement hors de contrôle, ce qui nous vaut souvent des séquences vraiment hilarantes et destroy. Il faut dire que Dom Hemingway cumule tous les défauts : macho, bagarreur, obsédé, rancunier, mégalo, alcoolique à ses heures perdues, tout y passe. Mais s'il y a bien une chose qu'on ne peut pas lui enlever, c'est la loyauté ! Ayant refusé de dénoncer son patron, puissant parrain de la mafia, Dom Hemingway vient de passer douze ans en taule, ou son état ne s'est pas arrangé, bien au contraire. Quand il sort enfin de prison, il n'a qu'une obsession : se rendre chez son patron et réclamer sa part pour son silence. Aidé par son acolyte Dickie, lui aussi superbement interprété par l'acteur Richard E. Grant, Dom Hemingway s'en va donc retrouver Mr. Fontaine et entend bien amasser un bon paquet d'argent. Bien évidemment, le comportement imprévisible de notre héros anti-héros va semer la zizanie et va empêcher que tout se passe comme prévu, que tout se déroule sans accroc, et ce, pour notre plus grand plaisir. Il faut le voir insulter et se moquer de son patron sous l’œil effaré de Dickie qui sait qu'il ne faut pas plaisanter ou manquer de respect à Mr. Fontaine. Les répliques fusent à cent à l'heure, tout comme le rythme du film d'ailleurs, trépident et sans aucun temps mort, uniquement ponctué par des ralentissements dus aux scènes entre Dom Hemingway et sa fille Evelyn. On pourra même trouver le film éreintant, tant il semble survitaminé. Avec une mise en scène percutante, Richard Shepard se la joue un peu Guy Ritchie et honnêtement, l'ensemble fonctionne plutôt bien. On retiendra par exemple le spectaculaire accident de voiture, filmé de façon très originale. Malgré ses airs de film rock n' roll, Dom Hemingway n'est pas non plus dénué de sens et derrière ce maelström de grand n'importe quoi jouissif et festif se cache, tapis dans l'ombre, un message positif pour Dom Hemingway, qui semble plongé dans une spirale défaitiste qui ne paraît jamais vouloir s'arrêter. Car quoi qu'il fasse, il y a toujours un couac à un moment ou à un autre qui vient ruiner ses projets, ses plans ou ses bonnes intentions. Un véritable monsieur-pas-de-chance qui va rencontrer une gentille prostituée qui va venir changer la donne et l'aider à se reconstruire et à retrouver confiance en lui. Si on aurait aimé que l'histoire se focalise encore plus sur sa relation avec sa fille, ce qui nous aurait permis de voir plus longtemps Emilia Clarke (qui chante pour de vrai la chanson Fisherman's Blues), Dom Hemingway, sans être le film du siècle, loin s'en faut, assure le divertissement, provoque pas mal de fous rires et se montre souvent jubilatoire tant ses excès ne font pas dans la dentelle. A noter également une excellente bande originale, avec même un titre de Didier Wampas (Toujours) et un autre de Motorhead (Ace of Spades). Un film vraiment fun qui assume jusqu'au bout son délire et ça, ça fait plaisir à voir.









TERMINATOR GENISYS

TERMINATOR GENISYS
(Terminator Genisys)

- Visionné en BR 3D -

Réalisateur : Alan Taylor
Année : 2015
Scénariste : Laeta Kalogridis, Patrick Lussier
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Arnold Schwarzenegger, Jason Clarke, Emilia Clarke, Jai Courtney, J.K. Simmons...


L'HISTOIRE : Le leader de la résistance John Connor envoie le sergent Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère, Sarah Connor et préserver l'avenir de l’humanité. Des événements inattendus provoquent une fracture temporelle et Sarah et Kyle se retrouvent dans une nouvelle version du passé. Ils y découvrent un allié inattendu : le Guardian. Ensemble, ils doivent faire face à un nouvel ennemi. La menace a changé de visage...

MON AVIS : Mal reçu par le public et les critiques à l'époque de sa sortie, Terminator Genisys a pourtant pas mal d'éléments qui lui assure un bon potentiel : le retour d'Arnold Schwarzenegger dans la franchise après son absence dans Terminator renaissance en 2009 ; la présence de la charmante Emilia Clarke, célèbre Mère des Dragons dans la série Game of Thrones ; un scénario plutôt malin qui s'amuse à mélanger des références provenant de Terminator et Terminator 2 ; une séquence d'introduction titanesque nous montrant un combat à grande échelle entre humains et machines, séquence ultra jouissive pour tout fan de la saga, avec des tas d'exosquelettes de Terminator en action ; la présence de Jason Clarke en John Connor ou bien encore le mélange des différents modèles de Terminator. Et d'autres choses, comme des effets-spéciaux et visuels franchement au top par exemple. On appréciera particulièrement le fait de voir des scènes entières de deux classiques de James Cameron être rejouées quasi à l'identique dans ce Terminator Genisys, dialogues cultes compris. Petit bémol, l'apport d'un humour pas vraiment le bienvenu vient amoindrir le propos. La scène dans laquelle notre bon vieux Schwarzy sourit comme un benêt ne m'a fait qu'esquisser un sourire et j'ai même trouvé ça triste pour le personnage emblématique du T-800. Autant les hasta la vista baby et autre I'll be back de Terminator 2 passaient comme une lettre à la poste, autant l'humour dans ce cinquième volet devient parfois handicapant. Reste que le mélange de toute la mythologie n'est pas désagréable à regarder, si on apprécie de voir des T-800, des T-1000 et d'autres modèles de Terminator se foutre sur la gueule durant deux bonnes heures. Les scènes d'action, mises en scène de façon plus que correctes, se révèlent assez spectaculaires, notamment celle sur le pont de San Francisco. Point le plus intéressant du film, son scénario, assez complexe, qui joue sur les voyages dans le temps et les boucles temporelles qui peuvent changer le passé, le présent et le futur ! Quand on se retrouve en 1984, on croit revivre le début de Terminator mais d'un coup, on comprend qu'on se trouve dans une variation alternative de ce qu'on croyait connaître ! Ingénieux ! Quasiment tout le film est bâti sur cette vision alternative d'une histoire connue de tous et c'est vraiment plaisant d'être pris à rebrousse poil par rapport à ce qu'on s'attend à voir. Un conseil tout de même : n'allez pas pisser pendant le film ou faites "pause", sinon, vous risquez d'être paumés ! Si Arnold reprend son rôle de gentil T-800, le poids des années en plus (l'acteur avait 68 ans lors du tournage), c'est Emilia Clarke qui endosse celui de Sarah Connor. La jeune actrice se montre vraiment convaincante dans ce rôle de femme forte qui ne contrôle pas sa propre vie et même si on a toujours à l'esprit les prestations mémorables de Linda Hamilton, on peut dire que la jeune actrice britannique s'en sort haut la main. Il en va de même pour le reste du casting : le choix de Lee Byung-Hun pour jouer le T-1000 en lieu et place de Robert Patrick s'avère payant, l'acteur coréen réussissant à reproduite l'incroyable gestuelle mise en place par l'acteur original dans Terminator 2. Je suis un peu plus mitigé vis à vis du choix de Jai Courtney pour remplacer Michael Biehn dans le rôle de Kyle Reese, la faute à sa carrure nettement plus balèze et imposante que celle de l'acteur original, qui était plutôt chétif et fluet. On perd énormément en fragilité et on ressent vraiment moins d'empathie pour lui. Par contre, les choix scénaristiques concernant John Connor vont en surprendre plus d'un, en bien ou en mal, à vous de voir. Dommage en fin de compte que Terminator Genisys n'a pas convaincu un large public car ce n'est vraiment pas un mauvais film, loin de là. Le détournement des éléments de base mis en avant dans les deux premiers volets de la saga est fait de manière intelligente et respectueuse et le spectacle se montre généreux. On peut trouver au film un petit côté pop-corn movie badass, tant on est loin de la noirceur et du sérieux du premier Terminator par exemple. Mais honnêtement, le film se savoure encore plus à la seconde vision, la présence radieuse d'Emilia Clarke illumine chaque scène où elle apparaît, le plaisir de revoir Schwarzy dans le rôle qui a fait littéralement décoller sa carrière est intact et niveau action, le cahier des charges est rempli à ras bord. Un film a réévaluer et qui mérite vraiment mieux que sa triste réputation.









ABOVE SUSPICION

ABOVE SUSPICION
(Above Suspicion)

Réalisateur : Phillip Noyce
Année : 2019
Scénariste : Chris Gerolmo
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Jack Huston, Sophie Lowe, Johnny Knoxville,  Austin Hébert...

L'HISTOIRE : Agent du F.B.I. fraîchement débarqué dans la ville de Pikeville dans le Kentucky avec sa femme et son bébé, Mark Putnam rêve de gloire et de promotion. Il fait la connaissance de Susan Smith, une jolie fille totalement paumée et accroc à la drogue. Elle vit avec son ex-mari, lui-même trafiquant, ainsi qu'avec ses deux enfants. Susan a bien du mal à se stabiliser et à avoir une vie décente. Sa rencontre avec l'agent Putnam va bouleverser son mode de vie : pour lui, elle va devenir indic et lui permettre d'arrêter le braqueur de banques qui sévit dans la région. Petit à petit, Susan tombe amoureuse de l'agent Putnam et devient sa maîtresse. Mais ce dernier, pris par une nouvelle affaire, la délaisse, ce qui provoque sa colère et son incompréhension. Susan devient également jalouse de Kathy, la femme de Mark. La situation pour ce dernier se complique car Susan n'arrête pas de le harceler, persuadé qu'il est son prince charmant venu la soustraire à sa vie malheureuse...

MON AVIS : Dans les années 90 et 2000, le réalisateur Philip Noyce a mis en scène quelques thrillers bien sympathiques, comme Calme BlancVengeance AveugleJeux de GuerreSliverDanger ImmédiatLe SaintBone Collector ou Salt par exemple. Après être passé par la case "réalisateur d'épisodes de séries télévisées", Philip Noyce fait son retour au long métrage en 2019 avec Above Suspicion, un film policier basé sur une sordide affaire s'étant déroulé de 1987 à 1989 à Pikeville, une petite ville du Kentucky et dans laquelle un agent du F.B.I., Mark Putnam, a écopé de 16 ans de prison après avoir avoué le meurtre de son indic et maîtresse, Susan Smith. C'était la première fois qu'un agent du F.B.I. comparaissait pour meurtre. En 1993, l'écrivain Joe Sharkey a relaté cette tragédie dans un livre intitulé Above Suspicion. C'est donc ce livre que Philip Noyce et le scénariste Chris Gerolmo ont adapté pour l'écran. Pour jouer l'agent Putnam, ils ont choisi Jack Huston et c'est un bon choix, l'acteur ayant un physique faisant très "premier de la classe arriviste à qui on donnerait le bon Dieu sans confession", ce qui sied très bien au personnage. Sa carrière passe avant tout et sa soif de gloire va lui faire franchir le côté obscur. Pour interpréter la pauvre Susan Smith, le choix s'est porté sur Emilia Clarke, l'anglaise préférée des fans de Game of Thrones bien sûr, et là aussi, c'est un choix payant car l'actrice irradie tout le film et livre une interprétation sans faille, bien éloignée de son rôle de Daenerys Targaryen dans la série précitée ou de la pétillante Kate de Last Christmas entre autres. Dans Above SuspicionEmilia Clarke joue un rôle difficile, celui d'une femme à qui la vie n'a fait aucun cadeau, qui est accroc à la drogue, qui vit avec son ex-mari dealer et violent, qui doit gérer ses deux enfants, qui se met dans des histoires compliquées, qui n'a pas de chance en amour. Une vraie paumée, qui rêve de s'en sortir, qui rêve d'une nouvelle vie, qui rêve au prince charmant mais qui va aller de désillusion en désillusion. Un personnage empathique, qu'on a envie d'aider et qui, justement, va croire que cette aide dont elle a tant besoin, elle va la trouver en la personne de l'agent Putnam. Mais parfois, le diable se cache derrière une apparence angélique et c'est ce que va comprendre, mais trop tard, la pauvre Susan Smith. Franchement, la prestation d'Emilia Clarke est assez bluffante et l'actrice porte vraiment le film sur ses épaules, lui apportant une réelle dimension tragique. L'originalité de Above Suspicion est que, dès le début, nous savons qu'elle est morte, à l'image du film Lonely Bones de Peter Jackson. Une voix-off, la voix de Susan donc, prend à partie le spectateur d'entrée de jeu, lui annonce sa mort et le pourquoi de cette mort. Ensuite le film refuse tout dérive vers le spectaculaire ou l'action débridée. Non, Above Suspicion peut presque se voir comme une sorte de documentaire retraçant cette histoire ténébreuse. Le rythme reste toujours posé, la mise en scène se veut très classique, sans effet de style, elle ne prend pas partie mais se contente de filmer les événements de façon réaliste, presque clinique, jusqu'au drame fatal. Dans la forme, Above Suspicion m'a fait un peu penser au récent Traîné sur le Bitume avec Mel Gibson, film qui possède aussi un rythme léthargique qui peut assomer le spectateur. On a parfois l'impression qu'il ne se passe rien en fait, qu'on assiste juste à un drame ordinaire de la vie comme il doit s'en dérouler des dizaines par jour. Bien sûr, le fait que le meurtrier soit un agent du F.B.I. a créé le scandale à l'époque et a mis en première page ce fait divers qui serait sûrement resté dans l'anonymat sans le passage aux aveux de ce dernier, aveux que Philip Noyce a intégré lors du générique de fin, via une télévision diffusant les images d'époque. En tout cas, les fans d'Emilia Clarke se précipiteront sur Above Suspicion tant la performance de l'actrice est à saluer; Ils regarderont évidemment le film en version originale sous-titrée afin de prendre toute la mesure de son talent. Sans être renversant, Above Suspicion a de belles qualités et ce film policier dramatique a de quoi séduire le public.







LAST CHRISTMAS

LAST CHRISTMAS
(Last Christmas)

Réalisateur : Paul Feig
Année : 2019
Scénariste :  Emma Thompson, Bryony Kimmings
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Comédie, Drame, Romance, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Henry Golding, Michelle Yeoh, Emma Thompson...


L'HISTOIRE : Kate, grande fan de Georges Michael, traîne derrière elle une série de mauvaises décisions et erre dans Londres au son des grelots accrochés à ses bottes de lutin, seul emploi qu’elle ait réussi à décrocher dans une boutique de Noël. C’est pourquoi elle n’en croit pas ses yeux quand elle rencontre Tom qui semble voir en elle bien plus que ce qu’elle laisse paraître. Alors que la ville se pare de ses plus beaux atours pour les fêtes de fin d’année, rien ne semblait les prédisposer à nouer une relation. Mais parfois, il suffit de laisser opérer la magie de Noël, d’ouvrir son cœur et d’y croire…

MON AVIS : Soyons honnête, je n'aurai sûrement jamais visionné Last Christmas si Emilia Clarke n'en était pas la vedette. L'ex-interprète de Daenerys Targaryen dans la série Game of Thrones est absolument épatante et irrésistible dans ce joli conte de Noël, que les plus cinéphiles d'entres-vous auront tôt fait de comparer avec un autre grand classique du genre, le fameux La Vie est Belle de Frank Capra bien sûr, dont Last Christmas est une version déguisée ! Déguisée mais qui l'avoue sans honte, la tagline de l'affiche originale ne faisant aucun compromis : "It's a wonderful life", avec le mot "wonderful" de rayé, on ne peut pas être plus clair. Si le film de Paul Feig puise son inspiration dans le film de Capra, la source du scénario provient également, et c'est bien plus original, de la chanson Last Christmas de Georges Michael. Une chanson de l'artiste dont le refrain (Last Christmas, I gave you my heart / But the very next day you gave it away / This year, to save me from tears / I'll give it to someone special) a donc servi de base scénaristique pour l'actrice Emma Thompson, qui, associée à Bryony Kimmings, a rédigé le script du film, tout en y participant également en tant qu'actrice, interprétant la maman yougoslave peu commode du personnage joué par Emilia Clarke. D'autres chansons de Georges Michael, mais aussi de son groupe Wham, seront intégrées au film, et, lors du générique de fin, on trouvera même un titre inédit du chanteur pop, This Is How (We Want You to Get High). Le mélange de tous ces ingrédients aboutit donc à Last Christmas, comédie romantico-dramatico-fantastique qu'on pourra trouver un peu mièvre certes mais qui, pour ma part, et grâce à l'interprétation enjouée et énergique d'Emilia Clarke, se révèle être une bonne surprise et qui remplit parfaitement sa fonction première : divertir et donner le sourire. Avec son Londres et ses décorations de Noël, ses personnages exubérants (Michelle YeohEmma Thompson), ses dialogues vifs qui font souvent sourire, sa parfaite alchimie entre ses deux acteurs principaux, Emilia Clarke donc et Henry Golding, ses thématiques diverses (profiter de la vie, essayer d'être heureux malgré les épreuves, le don de soi, les sans-abris) et les chansons de George Michael, on a un feel-good movie de qualité, dynamisé par une Emilia Clarke survoltée et absolument divine qui se donne à 100% pour nous embarquer dans cette belle histoire qui nous réserve une conclusion surprenante et inattendue. L'actrice nous fait également la surprise de chanter réellement dans le film et le moins que l'on puisse dire, c'est que se révèle également bluffante dans ce registre ! Des scènes de pures comédies alternent avec des séquences plus dramatiques ou romantiques, le tout dans une ambiance de Noël crédible, le tournage ayant eu lieu en grande majorité à Londres, durant les fêtes de Noël justement. Si parfois les thématiques sociétales sont traitées sans grande subtilité, si les stéréotypes cèdent parfois à la facilité, la tornade Emilia Clarke met tout le monde d'accord et au final, Last Christmas se montre moins sirupeux que prévu, notamment avec cette quête d'identité de la part de l'héroïne et son twist qu'on ne voit franchement pas venir. Un beau conte de Noël pour un film sincère et touchant...







AVANT TOI

AVANT TOI
(Me Before You)

Réalisateur : Thea Sharrock
Année : 2016
Scénariste : Jojo Moyes
Pays : Angleterre, Etats-Unis
Genre : Comédie, Drame, Romance
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Sam Claflin, Janet McTeer, Jenna Coleman, Charles Dance...


L'HISTOIRE : Une charmante petite ville de l'Angleterre rurale. Si elle est originale et artiste dans l'âme, Louisa "Lou" Clark, 26 ans, n'a aucune ambition particulière. Elle se contente d'enchaîner les boulots pour permettre à ses proches de joindre les deux bouts. Jeune et riche banquier, Will Traynor était un garçon plein d'audace et d'optimisme jusqu'à ce qu'il se retrouve paralysé, suite à un accident survenu deux ans plus tôt. Devenu cynique, il a renoncé à tout et n'est plus que l'ombre de lui-même. Autant dire que ces deux-là auraient pu ne jamais se rencontrer. Mais lorsque Lou accepte de travailler comme aide-soignante auprès de Will, elle est bien décidée à lui redonner goût à la vie. Et peu à peu, les deux jeunes gens s'éprennent passionnément l'un de l'autre. La force de leur amour pourra-t-elle survivre à leur destin qui semble inexorable ?

MON AVIS : Adaptation du roman éponyme de Jojo Moyes qui s'est vendu à plus de cinq millions d'exemplaires, Avant Toi est un très joli film qui mêle comédie, romance impossible et drame de la vie, et qui se permet même d'aborder le sujet tabou du suicide assisté avec une certaine retenue, ne plongeant jamais dans le pathos théâtral ou la surenchère guimauve. Love-story compliquée entre la belle Emilia Clarke (Game of ThronesVoice from the StoneLast Christmas) et le séduisant Sam Claflin (Hunger GamesBlanche-Neige et le chasseur), Avant Toi réussi à se montrer crédible grâce à ce duo de charme qui portent littéralement le film sur ses épaules et dont la complicité transcende chaque scènes. En tant que Lou, nounou improvisée portant des tenues exubérantes et exultant la vie par tous ses pores, Emilia Clarke est admirable, lumineuse et elle brille de mille feux dans ce rôle pas si facile que ça, devant jongler entre diverses émotions, ce qu'elle réussit avec un brio certain, n'en déplaise à ses détracteurs aveugles. Dans le rôle de Will, tétraplégique qui n'a plus goût à rien et qui a fait un choix courageux, Sam Claflin n'est pas en reste et donne une réelle épaisseur à son personnage, qu'on apprécie de voir sourire grâce aux efforts de sa nouvelle nounou, malgré la difficulté de sa vie, qu'un tragique accident a brisé en mille morceaux. Bien sûr, les clichés du film romantique sont bien présents mais la recette fonctionne parfaitement et procure bien des émotions au public, qui passe du rire au larme. Si le pitch de départ nous fait penser à Intouchables (une nounou un peu gauche qui doit s'occuper d'un handicapé), Avant Toi s'en éloigne bien vite et surpasse aisément le film français, nous sensibilisant bien plus aux problèmes du handicap. Si Jojo Moyes a accepté d'être la scénariste du film qui adapte son roman, on peut aussi féliciter la réalisatrice Thea Sharrock, qui a fait du bon travail derrière sa caméra. L'ensemble du casting est très bien choisi (on retrouve un autre échappé de Game of Thrones, le charismatique Charles Dance), les décors sont magnifiques et participent pleinement à développer une belle émotion, tout comme la bande son et les chansons choisies. Le film a remporté le prix du Film Dramatique Préféré à la  43e cérémonie des People's Choice Awards en 2017. Mérité. Allez, sortez votre boîte de mouchoirs et plongez-vous dans cette romance à la fois drôle et bouleversante.







VOICE FROM THE STONE

VOICE FROM THE STONE
(Voice from the Stone)

Réalisateur : Eric D. Howell
Année : 2017
Scénariste : Andrew Shaw
Pays : Etats-Unis, Italie
Genre : Drame, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Emilia Clarke, Marton Csokas, Caterina Murino, Edward Dring...

L'HISTOIRE : Dans une vieille maison de la campagne italienne, Verena, une infirmière spécialisée dans les troubles du comportement de l'enfant, découvre que Jakob, jeune garçon plongé dans le mutisme depuis la mort de sa mère dont elle doit d'occuper, semble convaincu que sa mère lui parle à travers les murs et les pierres de la demeure et des alentours. Tentant de ramener à la raison Jakob, Verena va petit à petit pénétrer dans son univers et voir sa raison défaillir, se mettant elle aussi à entendre des voix...

MON AVIS : Amateurs d'ambiance feutrée, de ghost story poétique qui ne mise jamais sur des jump-scares voulant effrayer le spectateur, préférant distiller une atmosphère oppressante et gothique, bienvenus dans Voice from the Stone du réalisateur Eric D. Howell. Clairement, le film d'Howell, tout en ayant un traitement différent d'un point de vu scénaristique, possède quelques filiations avec des titres comme Les Autres ou Les Innocents (pour le rythme, l'ambiance, le décor) et plus encore le Rebecca d'Alfred Hitchcock, pour cette présence insidieuse qui ronge les esprits et perturbe la vie du maître des lieux et de son fils Jakob. Cette présence, c'est la défunte Malvina (Caterina Murino), qui semble continuer à hanter les lieux et communiquerait à travers les pierres de la gigantesque maison victorienne et des roches alentour. Ayant assisté à la mort de sa maman, le jeune Jakob s'est réfugié dans un mutisme total et n'accepte pas de faire son deuil, persuadé que sa maman lui parle à travers les murs. Une tragédie qui assombri également la vie de son père Klaus (Marton Csokas), artiste n'ayant plus l'inspiration et qui ne sait plus quoi faire pour redonner goût à la vie à Jakob. Il engage des infirmières spécialisées dans l'enfance pour tenter de guérir son fils mais aucune n'y est parvenu, le comportement étrange du jeune patient ayant tôt fait de faire fuir les prétendantes au poste. La nouvelle engagée, Verena (Emilia Clarke) arrivera-t-elle à débloquer l'esprit de Jakob, à lui faire accepter la réalité, à savoir que sa mère est morte et que les morts ne parlent plus jamais ? Sous ses couverts de film de fantôme, ce que Voice from the Stone n'est pas réellement en fait, Eric D. Howell, pour son premier long-métrage, livre un beau film sur la difficulté de faire son deuil, adaptation du roman de Silvio RaffoLa Voce delle pietra, publiée en 1996. La photographie est admirable, les décors naturels donne une tonalité classieuse aux images proposées, le travail sur l'atmosphère fait baigner le film dans une ambiance gothique des plus appréciables. La demeure victorienne participe pleinement à créer cette ambiance, sa haute tour, ses nombreuses pièces et couloirs nous rappelant les classiques d'épouvante à l'italienne ou à l'anglaise, même si l'épouvante est absente ici. Le film joue avec la sensibilité de ses personnages et notamment d'Emilia Clarke, tout à fait à son aise ici. L'actrice rayonne de mille feux et joue toute en émotion, donne de l'épaisseur à son personnage, qui navigue entre réalité et onirisme, parvenant à faire douter le spectateur lui-même sur ces fameuses voix que Jakob semble entendre et qui déstabilise notre belle infirmière. On aurait peut-être apprécié que la relation entre Verana et Jakob soit plus travaillé encore mais dans l'ensemble, le film fonctionne bien et intrigue ce qu'il faut pour nous donner envie d'aller jusqu'au bout. Le public masculin sera d'ailleurs récompensé par sa patience puisque Emilia Clarke va se dénuder sensuellement pour servir de modèle au père de Jakob, qui voit en elle une sorte de réincarnation de sa défunte épouse. Dans une autre séquence à la poésie morbide, c'est carrément à Edgar Allan Poe qu'on pense, je vous laisse la surprise. Toute en finesse et subtilité, Voice from the Stone ne révolutionne rien mais se laisse agréablement regarder, son intrigue mystérieuse, prenante, tout comme l'évolution du personnage joué par Emilia Clarke, notamment à travers ses vêtements, lui permettant de développer un pouvoir attractif certain, tant est qu'on ne soit pas réfractaire au rythme lancinant. La musique fait le job et on trouve une chanson d'Amy Lee, chanteuse d'Evanescence, lors du générique de fin.